Avec l’ouverture du Musée Yves Saint Laurent, Marrakech est de nouveau sous les lumières. Coup de projecteur sur quatre designers qui font bouger la ville suivis par nos bonnes adresses.
Marrakech a cette magie singulière qui attire les artistes et les designers. Yves Saint Laurent (1936-2008) s’en est largement inspiré comme on pourra le voir dans le nouveau Musée Yves Saint Laurentqui ouvre ces portes ce 19 octobre. Dans son sillage, une nouvelle génération émerge cassant les codes de la mode et balayant un large spectre de création. Ainsi en va de la pétillante créatrice belge Laurence Leenaert, 28 ans. Après un premier voyage au Maroc avec sa sœur, elle retourne seule dans le désert avec pour tout bagage, ou presque, sa machine à coudre. Là, dans une pension, elle s’inspire des motifs traditionnels, s’enivre des couleurs terreuses et prend sa dose de lumière et de soleil. C’est décidé. Elle plante ses aiguilles à Marrakech. Elle y créé sa propre marque, LNRCE, mêlant différents genres et matières. Elle décline ainsi son univers poétique sur des supports variés : couvertures, céramique, tapis, sandales et vêtements… Ses lignes et dessins évoquent Braque ou Miro dans une joie sincère. « Mon travail est une réflexion sur la vie quotidienne, les couleurs et le soleil, dit-elle. » Loin de Gand, sa ville flamande, elle s’affranchit aussi du temps. « Je me sens plus libre ici, poursuit-elle. Je peux me concentrer plus facilement sur mon travail créatif ». Le temps se fait élastique. Au point qu’elle projette de passer trois semaines à apprendre les techniques de tissage traditionnel des tapis auprès des femmes dans les montagnes. « Je prends mon temps. C’est important. » Elle vient d’ouvrir son showroom dans le quartier industriel de Sidi Ghanem. Le tout premier jour, deux parisiennes frappaient déjà à sa porte et avouaient avoir l’une de ses photos de sandales dans leur moodbook. Car Laurence est aussi photographe et met en scène ses créations dans des ambiances épurées. « Instagram m’aide beaucoup à me faire connaître, glisse-t-elle. » On comprend. Ses compositions sont épatantes.